Canton, la chinoise
Un film de Robert Cahen, Rob Rombout
• 2001 • France, Belgique • Documentaire • Prise de vue réelle • 52 mn • Couleur • Mode de production : Télévision • VOSTF (chinois)
• Scénario : Robert Cahen, Rob Rombout
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Dernière mise à jour : 5 septembre 2022
Canton, c’est la ville la plus chinoise, dit-on. C’est aussi une mégapole de 8 millions d’habitants. Une ville déchaînée où les traces du passé disparaissent sous le béton et le macadam, où le chaos gouverne l’organisation du temps et de l’espace… Une ville qui incarne un système qui n’en est plus un.
Les protagonistes, les passeurs du film, se situent entre deux cultures, (Christian Mérer, Chen Tong), entre deux systèmes (Carine, ses parents) ou bien entre deux conceptions de l’art (lin Yilin, Zhang Haier). Chacun est préoccupé par sa survie culturelle, condamné avant tout à devenir l’observateur d’une gigantesque mutation urbaine.
Ce portrait impressionniste de Canton sinue entre de superbes images de la ville et de ses habitants, libres de commentaires, et celles de cinq personnages (Carine, Lin Yilin, Chen Tong, Zhang Haier, Christian Mérer), dont les interviews viennent imprégner la bande son. D’abord considérés séparément, dans cette ville où chaque individu est isolé, les protagonistes se rencontrent occasionnellement, en groupes éphémères.
Les réalisateurs suivent plusieurs trames pour rendre compte d’une métropole en perpétuel changement. Les travellings le long des rues ou la caméra immobile devant un flot continu de passagers, les modes de transport variés, les écrans multiples - stores ou fenêtres, rideaux de pluie à travers lequel on aperçoit des silhouettes colorées, palissades métalliques devant lesquelles des passants viennent s’arrêter un instant - ne laissent apparaître des cinq personnages choisis que des vues particulières. Parmi eux, le diplomate Christian Mérer, dans sa tour consulaire qui surplombe la ville, est, entre deux cultures, le passeur qui tient le fil conducteur du film. Ses évocations du Tao ou du confucianisme entrent en écho avec les recherches esthétiques modernes ou les contradictions politiques et sociales des autres (étudiante, éditeur, photographe), pour constituer une vision kaléidoscopique de la ville, pourtant évoquée dans sa complexité.
Dans ce documentaire expérimental, les cinq personnages forment un groupe involontaire face à la masse humaine. En permanence il y a un écran entre ces acteurs et leur décor. Une fenêtre, une photo, une peinture, une épreuve de langue… Être en Chine sans y être. Sensations intimes, signes révélateurs, déambulations… Les témoignages se mêlent aux images pour susciter la vision d’une ville incroyablement mouvante. Et peut-être imaginaire.
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