Affiche du film

Forteresse (La)

Un film de Fernand Melgar

 2008  Suisse  Documentaire  Prise de vue réelle  104 mn  Couleur  Mode de production : Cinéma

 Scénario : Fernand Melgar  Image : Camille Cottagnoud  Son : Marc Von Stürler  Montage : Karine Sudan

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Dernière mise à jour : 16 juillet 2014

Des femmes, des hommes et des enfants, Roms, Togolais, Géorgiens, Kosovars ou Colombiens, affluent chaque semaine aux portes de la Suisse. Ils fuient la guerre, la dictature, les persécutions ou les déséquilibres climatiques et économiques. Après un voyage souvent effectué au péril de leur vie, ils sont dirigés vers l’un des cinq Centres d’enregistrement et de procédure parmi lesquels celui de Vallorbe. Dans ce lieu de transit austère, soumis à un régime de semi-détention et à une oisiveté forcée, les requérants attendent que la Confédération décide de leur sort.

«Souvent, ils me disent que le vent va tourner et la chance leur sourire. Il y a des requérants dont je me souviendrai toute ma vie, des auditions qui m’ont laissé complètement épuisé, vidé sur le plan humain, tellement c’était douloureux.» - Monsieur Olivier, auditeur fédéral

En face, des hommes et des femmes, d’origines diverses eux aussi, gèrent l’accueil des requérants et leur séjour. C’est à eux qu’incombe la lourde tâche d’appliquer la loi la plus restrictive d’Europe en matière d’asile – plébiscitée en septembre 2006 – et de décider, sur la base de deux auditions, du bien-fondé des demandes. Entre ce personnel et les requérants, les regards s’échangent, tantôt bienveillants, tantôt méfiants, souvent interrogateurs et parfois fuyants. Le film offre ainsi un éclairage sur une réalité où les clivages culturels et les différences de statut – décideurs d’une part, solliciteurs de l’autre – sont le lot quotidien.

«Ici, je suis en vacances toute l’année. Avec toutes ces populations, c’est un microcosme à l’intérieur de mon village. On a un concentré de vie. Quand tu es dehors, il te faudrait une année pour vivre ce qui se passe ici en une journée. On est comme dans un film. J’ai des conflits que je n’ai pas à l’extérieur, mais je vis aussi des belles histoires.» - Monsieur Claude, responsable de la sécurité

La Forteresse nous plonge au cœur de ce tri quotidien d’êtres humains. Ancien hôtel de luxe aujourd’hui entouré de barbelés, l’accès au Centre avec une caméra n’a été autorisé qu’au terme de longues négociations avec les autorités. Une démarche inédite donc, qui saisit sur le vif et avec un profond respect des bribes de destins, des échanges forts qui marquent la vie du Centre. Avec une densité narrative proche de la fiction, le film suit ses «personnages» dans leur douleur, leur incertitude et leur joie. Au-delà des partis pris, avec sensibilité et émotion, c’est un condensé d’humanité qui s’offre au spectateur. Inévitablement, le film pose la question du rapport que l’on entretient à l’autre en tant que citoyen, mais surtout en tant qu’être humain.

«Nous on ne sait pas d’où ils viennent et eux ne savent pas où ils vont.» - Madame Estrella de l’assistance

(source : Climage)

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