C’est eux les chiens
Un film de Hicham Lasri
• 2013 • Maroc • Fiction • Prise de vue réelle • 85 mn • Couleur • Mode de production : Cinéma
• Scénario : Hicham Lasri • Image : Ali Benjelloun • Son : Said Radi • Montage : Safaa Baraka
• Distribution artistique : Hassan Badida, Yahya El fouandi, Lmad Fijjaj, Hassan Hasska
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Dernière mise à jour : 12 novembre 2014
L’histoire de Majhoul, emprisonné en 1981 pendant les émeutes du pain au Maroc, qui ressort, 30 ans plus tard, en plein printemps arabe. Une équipe de télévision publique qui réalise un reportage sur les mouvements sociaux au Maroc, décide de le suivre dans la recherche de son passé…
Texte de soutien de l’ACID :
Un porte-voix sans visage articule des slogans en silence. Un journaliste et son équipe sondent la voix du peuple qui manque. Un fantôme aux traits émaciés, à la silhouette de João Cesar Monteiro, ressuscité des morts des geôles d’Hassan II, reste muet, hébété au milieu des manifestations.
L’équipe de télévision se déporte vers ce corps lazaréen. Ce décadrage derrière la foule est un geste radical de cinéaste, une libération du pouvoir et de sa fabrique à images. La chasse à la réconciliation est ouverte. Qu’est devenu le Maroc depuis les rafles de 81 ?
On contemple le visage et le corps un tantinet burlesque de cet homme meurtri, oublié, qui porte les stigmates des mensonges de la Monarchie. Il absorbe les arrangements médiatiques de la culpabilité du pouvoir.
Dans cette fable tragique, Lasri compose un road movie punk, décapant, original, sur les révolutions arabes. Le film traverse une ville dévastée où le corps de la société marocaine reprend rage, conscience. Le « mouvement du 20 février » a-t-il bien eu lieu ?
Le tour de force de Lasri est de faire d’une errance erratique un thriller haletant. Grâce du cinéma contre les images du flux médiatique qui produisent de l’oubli. Mise en scène virtuose contre le recouvrement de la mémoire. Grand film sur la renaissance du sentiment de la perception et la possibilité d’une vie au présent. Après la perte des idéaux, il montre l’évidence de leur nécessaire retour.
Tant que la révolution n’aura pas été à son terme, ses premières figures héroïques nous hanterons avec insistance. Vertu retrouvée des images de cinéma qui s’opposent à celles qui nous enterrent. Un film viscéral qui hurle la nécessité d’une renaissance.
Fleur ALBERT, cinéaste
Pour découvrir ce film
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