Coconut Head Generation
Un film de Alain Kassanda
• 2023 • France, Nigéria • Documentaire • Prise de vue réelle • 89 mn • Couleur • Mode de production : Cinéma • VOSTF (anglais)
• Scénario : Alain Kassanda • Image : Alain Kassanda, Tobi Akinde • Son : Alain Kassanda • Montage : Alain Kassanda • Musique originale : Jr EaKEe
- Producteur :
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Dernière mise à jour : 7 août 2024
Tous les jeudis, un groupe d’étudiants de l’université d’Ibadan, la plus ancienne du Nigeria, organise un ciné-club. Le petit amphithéâtre se transforme alors en une agora politique où s’affine le regard et s’élabore une parole critique.
Note d’intention du réalisateur
« Le film montre la force du cinéma, un médium qui permet à des personnes de vivre la même expérience pendant un temps donné. Et, ensuite, de décider ensemble ce qu’elles font de cette expérience-là. En l’occurrence, ces étudiants ici peuvent y voir des films qui parlent de ce que cela leur fait en tant que spectateurs, mais aussi en tant que citoyens. C’est l’aspect citoyen qui est important. C’est ce qui fait communauté. Et il y a une parole qui devient performative, parce que cela ne reste plus que dans l’enceinte de la salle, mais cela se trouve aussi dans la rue pour réclamer un avenir meilleur, une meilleure gouvernance, la fin des violences policières et ainsi de suite… […]
Nollywood [est] une industrie cinématographique très dynamique au Nigeria. Avec des séries télé, mais aussi des films de cinéma qui sortent en salles. Cela représente 20% de ce qui sort au cinéma par rapport à 80% de films américains qui sortent sur les écrans. Là-dedans, il n’y a pas de place pour un cinéma d’auteur mondialisé. […] Donc le ciné-club est devenu aussi une sorte de cinémathèque où les étudiants avaient accès à des films qui n’étaient pas visibles ailleurs. J’espère que dans les années qui viennent, des cinéastes nigérians vont amorcer aussi un autre cinéma d’auteur, plus exigeant formellement, pour ancrer ce cinéma dans des réalités sociales plus profondes. »
L’avis du Cinéma du Réel
« Tous les jeudis soirs, l’Université d’Ibadan, grande ville du sud-ouest du Nigeria, abrite un ciné-club. Un lieu safe, où les étudiants et les étudiantes visionnent des films qu’ils prennent le temps de discuter. Dans ce ciné-club sont projetés des films pour parler intersectionnalité, décolonisation, luttes féministes, luttes LGBT, minorités ethniques du pays, droits des étudiants ou élections. Un lieu pour permettre à ces jeunes gens qu’on associe à la “Coconut Head Generation“ d’affronter le monde et la société nigériane.
Cette expression méprisante qui qualifie la jeunesse de paresseuse et abrutie, les étudiants se l’approprient en la détournant afin d’en faire une force et de revendiquer leur intelligence critique. Au gré des séances, de débats houleux en discours éloquents, les étudiants apprennent à se situer, à marquer leurs différences et à penser ensemble. La salle de cinéma devient un lieu d’éducation autogéré où l’on apprend à lutter et à s’organiser. D’abord très intérieur – l’université, la salle de cinéma –, le film s’ouvre quand le réel rattrape le cinéaste et les étudiants au travail.
Alain Kassanda suit les révoltes étudiantes d’octobre 2020 qui éclatent contre les violences policières et les abus de la Special Anti-Robbery Squad, une unité de police anti-vol (#EndSARS). Alors que les étudiants regardent des films de Med Hondo, de Mahamat Saleh Haroun ou de John Akomfrah, ils deviennent les personnages d’un film de lutte. Le film les regarde s’ouvrir au réel et devenir les acteurs et les actrices d’un changement. Face au monde qui se transforme trop lentement, face à son histoire et ses violences, teacher, don’t teach me nonsense. » - Clémence Arrivé
Grand Prix du Cinéma du Réel 2023
Pour découvrir ce film
- Vidéo à voir en ligne :
Le film dans la Base cinéma & société
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- Projeté dans le festival :
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Cinéma du réel (Paris)