Marseillaise (La)
Un film de Jean Renoir
• 1938 • France • Fiction • Prise de vue réelle • 135 mn • Noir & Blanc • Mode de production : Cinéma • VF
• Scénario : Jean Renoir, Carl Kosch, Noémie Martel - Dreyfus • Image : Alain Douarinou, Jean Bourgoin, Jean-Paul Alphen, Jean-Marie Maillols • Son : Joseph de Bretagne • Montage : Marguerite Renoir • Musique originale : Joseph Kosma
• Distribution artistique : Edmond Ardisson, Louis Jouvet, Lise Delamare, Pierre Renoir
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Dernière mise à jour : 20 mai 2022
Noémie Martel Dreyfus signala à Jean Renoir l’existence d’un livre consacré au bataillon des Marseillais de 1792 qui, « montant » à Paris, créa « La Marseillaise » . C’est ce livre qui donna à Jean Renoir l’envie de réaliser le film. Dans ce film se croise l’histoire collective, de l’évocation de la prise de la Bastille qui surprend Louis XVI à son lever à l’émigration des nobles vers Coblenz, puis l’histoire individuelle de trois Français, réunis par hasard dans le maquis provençal (un douanier, un maçon, un paysan), qui font le serment de lutter ensemble pour l’abolition des privilèges.
C’est le chant « La marseillaise » qui constitue la trame narrative du film : en effet, il faudra attendre 50 minutes avant d’entendre les paroles de ce qui deviendra l’hymne national. C’est la force de ce film de faire de ce chant le symbole de la lutte pour la liberté qui se construit peu à peu. A l’inverse d’une bande son classique qui accompagne les dialogues d’un film, ce chant devient, en se transformant peu à peu, le lien qui rassemble les fédérés, et qui exprime ce qui s’invente en 1789. L’arrivée à Paris, le passage obligé par la place de la Bastille et la fête des fédérés verra l’apothéose du triomphe de « La Marseillaise » reprise par tous.
Pour réaliser ce grand film qui nécessitait une production coûteuse, car nombreux étaient les figurants, les plans de foule, les décors variés, une souscription a été organisée par les animateurs de Ciné-Liberté : pour couvrir la somme de 3 millions de francs prévue, des billets en forme d’assignats, d’une valeur de 2frs ont été émis et diffusés par les syndicats qui subventionnaient directement la production du film. Ils seraient remboursables sur le prix d’une entrée. Les tracts de la souscription qui représentaient un farouche sans culotte avec son bonnet phrygien étaient libellés de la façon suivante : « Souscrivez ! En avant pour que le peuple de France ait son film sur la Révolution française de 1789 …En avant pour la première expérience d’un film par le peuple et pour le peuple ! » Un grand meeting lançait la campagne le 12 mars 1937. En août 350 000 billets avaient été vendus, un mois plus tard Aragon évoquait le nombre de 700 000. C’était trop peu, malgré une tentative de créer une coopérative pour monter le film, il fut finalement produit d’une façon classique.
Il fut tourné du 23 août au 6 décembre 1937, la foule fut en partie joué par des figurants bénévoles de la CGT qui venaient tourner pendant leurs congés, en fin de semaine. Renoir, en réalisant ce film, voulait faire revivre l’esprit du Front populaire et, à travers le passé, parler du présent et de la force de l’action collective.
Film programmé lors des rencontres « Autour du 1er mai » 2006 sur le Front Populaire
Pour découvrir ce film
- Plus d’informations sur le film :
Le film dans la Base cinéma & société
- Chemins d’accès :
- Fil de l’histoire :
- Projeté dans les festivals :
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Festival Premiers Plans d’Angers (Angers)Journées cinématographiques dionysiennes « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » (Cinéma L’Écran, Saint-Denis)