Romances de terre et d’eau
Un film de Jean-Pierre Duret, Andrea Santana
• 2001 • Brésil • Documentaire • Prise de vue réelle • 78 mn • Couleur • Mode de production : Cinéma • VOSTF (portugais)
• Image : Jean-Pierre Duret • Son : Jean-Pierre Duret • Montage : Monique Dartonne
• Participants : Maria Do Socorro Candido
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Dernière mise à jour : 26 décembre 2022
Romances de terre et d’eau est un documentaire sur les petits paysans du Nordeste du Brésil qui se battent avec une grande noblesse et beaucoup d’humour pour leur survie économique mais aussi pour préserver la force d’imagination et de recréation de leur culture.
Pour ces paysans aux origines amérindiennes, la « roça », l’endroit où l’on fait croître les plantes, les légumes, le riz et tout ce qu’il faut à une famille pour être assurée du lendemain, pourrait être le paradis sur terre si elle leur appartenait. C’est en tout cas un lieu où tous leurs mythes sont nés et sont encore à naître et qu’ils s’efforcent d’entretenir par la poésie, la musique, les créations à base d’argile et les danses, pour pouvoir transmettre ce « métier de vivre » à leurs enfants.
Note d’intention des réalisateurs
« Nous nous sommes rencontrés dans le Nord-Est du Brésil, entre Juazeiro do Norte et Fortaleza, dans l’État du Ceara. Tous les deux, nous sommes devenus amoureux de cette région semi-aride qu’on appelle le Sertão. Nos films sont nés de cette rencontre, un signe d’amour pour comprendre mieux d’où chacun de nous venait. Sur cette terre pelée, aride, le plus souvent brûlée par le soleil, les hommes qui l’habitent sont les dépositaires d’une culture très ancienne. Hommes et femmes, la plupart sont des journaliers sans terre et, dans la société brésilienne où ils sont méprisés et humiliés, ils n’ont jamais réussi à faire reconnaître leurs droits.
Le premier film nous l’avons appelé Romances de terre et d’eau. Romance est un mot qui contient le sucré et le salé, le doux et l’amer, il évoque des histoires d’amour, de la poésie mais aussi des évènements dramatiques qui ont le pouvoir de changer la destinée des hommes. Comme d’autres petites paysanneries dans le monde, les journaliers de la terre au Brésil se sentent de trop aujourd’hui et tentent de lutter contre la lente asphyxie économique qui les contraint de plus en plus à l’exode dans les inhumaines banlieues des villes ; quelques arpents de terre dont ils auraient la jouissance suffiraient à les tirer d’affaire, mais cela semble impossible. Dans le film, ils évoquent avec force leur riche tradition orale, leur talent de poètes et leur passion pour la terre. Ils parlent d’un monde idéal qui contient un bonheur naïf et merveilleux, celui d’une communauté humaine ou chacun est respectueux des besoins vitaux de l’autre et où leur culture pourrait s’épanouir en liberté. »
L’avis de Tënk
« Premier d’une série sur les “sans-terre“, le film de Jean Pierre Duret et Andréa Santana se penche sur ceux pour qui “la vie est douloureuse“ et dont les enfants sont souvent forcés de rejoindre la mendicité des favelas. “Ça ressemble à quoi la sécheresse ? C’est une situation de chagrin, de tristesse, où l’on perd notre enfance : c’est comme lorsque meurt un père de famille.“ Pourtant, le poète, la sculptrice et l’oiseleur savent nous dire combien l’amour et la joie les font tenir. On danse au son de deux flutes et deux tambours et l’on rejoue le rituel des figures masquées “qui nous aident à perdre la honte, à affronter les choses, sinon les gens penseraient que l’on mendie pour manger.“ Le jour de la fête on achètera une poignée de bonbons en regardant la nouvelle génération parvenir à gravir fièrement le mât de cocagne. » - Daniel Deshays (ingénieur du son)
Pour découvrir ce film
- Vidéo à voir en ligne :
- Plateforme Tënk :
Le film dans la Base cinéma & société
- Chemins d’accès :
- Fil de l’histoire :