Couleurs folie
Un film de Abraham Ségal
• 1986 • France • Documentaire • Prise de vue réelle • 13 mn • Noir & Blanc • Mode de production : Cinéma
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Dernière mise à jour : 24 septembre 2015
En 1986, devant la caméra d’Abraham Ségal, l’artiste britannique Mary Barnes (1923-2001) reçoit chez elle l’actrice Delphine Seyrig (1932-1990). Les deux femmes s’entretiennent en anglais sur le thème de la folie, l’une car elle a vécu cette expérience extrême qui l’a poussée à peindre et à écrire, l’autre, sa lectrice, qui a interprété le rôle-titre d’Aloïse, artiste schizophrène suisse (1886-1964), dans le film de Liliane de Kermadec (1975).
Folie et création font se croiser les destins de ces trois femmes pour qui l’exploration intérieure revêt une importance vitale. Comment survivre à la folie et à l’hôpital psychiatrique à perpétuité au début du XXe siècle ? La boulimie dessinatrice sauve Aloïse de son enfermement. Sur un album que feuillètent Delphine Seyrig et Mary Barnes, se pressent ses couples féeriques à longues robes rouges et grandes capes portant des têtes d’enfants dans leur giron. À quelques décennies de là, comment comprendre la folie d’un jeune frère ? En y plongeant soi-même jusqu’au débordement et à la régression, comme Mary Barnes qui surmonte cette épreuve en la vivant et en la relatant (Voyage à travers la folie, éd. du Seuil, 1971). Comment incarner une folie qu’on n’a jamais connue ? En pensant à la vérité de l’enfance réprimée, comme Delphine Seyrig incarnant Aloïse et lisant Mary Barnes. Avec empathie, l’actrice regarde l’artiste façonner de ses doigts la matière colorée sur l’une de ses toiles.
Laurence Wavrin, Images de la culture
Le film dans la Base cinéma & société
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