Conversation Nord-Sud : Daney/Sanbar
Un film de Simone Bitton, Catherine Poitevin
• 1993 • France • Documentaire • Prise de vue réelle • 46 mn • Couleur • Mode de production : Cinéma • VF
• Image : Jean-René Duveau, Antoine Roch • Son : Philippe Donnefort • Montage : Mireille Abramovici
• Participants : Serge Daney, Elias Sanbar
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Dernière mise à jour : 11 octobre 2023
Pendant la guerre du Golfe, Serge Daney avait écrit que la conversation, un art qu’il qualifiait de « typiquement franco-arabe », n’arrivait plus à s’instaurer entre lui et ses amis arabes. Attristées par ce constat, les réalisatrices ont voulu lui offrir un cadre, à la fois réel et cinématographique, dans lequel il pourrait renouer ce dialogue un moment interrompu.
Le choix de son interlocuteur s’est imposé d’emblée : l’historien palestinien Elias Sanbar, directeur de la revue « Études palestiniennes », collectionneur d’images. Sanbar est un exilé qui archive la mémoire de son peuple : photographies de presse, albums de famille, cartes postales, etc. Pour lui, l’image constitue une preuve de son identité. Daney quant à lui a passé l’essentiel de sa vie à voir des films mais il s’est toujours refusé à conserver des images fixes. De part et d’autre, il y avait un désir très vif de confronter ces deux attitudes face à l’image et d’en faire, en quelque sorte, une parabole des rapports Nord-Sud.
L’avis de Tënk
« Une fois encore, le documentaire tente d’organiser une conversation entre deux rives éloignées. Après Godard-Duras, le critique Daney dialogue avec l’historien Sanbar. Si l’histoire reste le cadre de pensée commun et indépassable, ce qui frappe, c’est la manière dont s’opposent deux visions, deux recours à l’image. Extrêmement mélancolique, liée à l’exil chez Sanbar (la fuite de Palestine, le visage de la mère) ; apparemment plus à distance, sans affects personnels chez Daney (qui redit son amour de la carte postale et de sa “sobriété documentaire“). C’est que le cinéma n’est pas pour lui ce qu’est la Palestine pour Sanbar : un pays perdu, pour lequel on éprouverait une indicible nostalgie. C’est un pays supplémentaire, un paysage mental – un territoire inexpugnable. » - Arnaud Lambert (réalisateur)
Pour découvrir ce film
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